Le corps n’y est pas
c’est cela le soleil
la France
rassie
brûlée
au néon
colon
collant
ma peau
ma chaire
ma fessée
ma voix
ma canicule organique
rompue de règle
du grand Ogre de Barbarie
écris
dans nos contes à dentelles
décousues
j’apaise les fibres verticales
l’immaîtrisée des salutations intersexuelles ci-jointes
horizontales
signées ci-contre
le sexe
oui le sexe
« je » est le sexe
« je » est le mâle
de la séduction massive 3D papier glacé
sur les seins lactoses
arrivez mes cordons
arrivez
à l’ombilique des limbes
où naît folie ménagère
branchée électrique
« vinaigre et lait »
coulé des flancs estuaires
à vos vestiaires non-mixtes
et b’habillez vos crrrotte-creuv-crravate de Femme
car tu me nommes « fatale »
maquillée ou sans clown
les hanches mesurées au cannabis patronal
larguent mon reflet natal
larguent mes pattes en caoutchouc truqué
larguent ma mémoire d’ancre
écrite avec des poiles
noirs
durcis
humains
toujours des poiles
partout des poiles
la cire existentielle
L’Oréal
et saine
dans l’auréole
sous le bras
nous sommes les poilues du siècle
les barbes d’assises
la parole moine
monnayable
dans les édifices cul-culturels
cul de ci et cul de ça
je lève mon doigt en l’honneur du ciel habité
car où t’habites
si «elle» phallique
j’habite au ventre de l’humanité
la gestation de mes questionnements
coupés au scalpel de l’excision
mentale
CAR-MEN tu es une femme
Ce poème a été publié dans Revue A littérature-action, n°2, septembre 2018, p.69.